L’ABC-Québec en mode virtuel pour les festivités du Temps des fêtes !

  • 15 décembre 2020
  • Amélie Lacroix - Coordonnatrice aux communications de l'ABC-Québec

L’ABC-Québec en mode virtuel pour les festivités du Temps des fêtes !

L’ABC-Québec a marqué le coup d’envoi des festivités du temps des fêtes lors d’un cocktail se déroulant le 8 décembre sous une toute première édition virtuelle. Malgré la distance, c’était l’occasion pour la communauté juridique de réseauter dans un contexte festif !

Pour débuter la soirée, l’honorable Manon Savard, Juge en chef du Québec, a pris part à une entrevue avec notre Président, Me Tommy Tremblay, lequel a également souligné l’importante implication des bénévoles en plus de remettre la Médaille Paul-André-Crépeau à Me Sylvette Guillemard, professeure à la Faculté de droit de l’Université Laval. Ce fut aussi l'occasion de remercier la Présidente sortante, Me Pascale Pageau, Ad. E., pour son dévouement exceptionnel au cours de son mandat. 

 

Coup d’envoi de la soirée

Me Tremblay a d’abord lancé la soirée en s’adressant aux personnes présentes afin d’offrir ses meilleurs vœux pour la prochaine année et en levant son verre pour souligner le travail remarquable accompli par tous les bénévoles.

« Lorsque j’ai accepté la présidence, je ne me doutais pas de devoir effectuer mon mandat sous forme virtuelle. On a dû se réinventer et les bénévoles ont été d’une aide hors pair. Ce fût mission accomplie. Il reste des ajustements, mais nous devenons une organisation plus forte. »

Il a aussi profité de l’occasion pour remercier les partenaires de la Division, Le Groupe Montpetit, La Financière des avocates et avocats et le Groupe Mercedes Benz.

L’honorable Manon Savard en entrevue intimiste avec notre Président

Cette année, l’honorable Manon Savard, Juge en chef du Québec, a généreusement accepté de participer à une entrevue avec notre Président. L’entrevue s’est entamée en abordant le début du mandat de Juge en chef de l’honorable Manon Savard, qui a été fait sous les remous de la pandémie.

« Je ne pensais évidemment pas consacrer ma première année en tant que Juge en chef à devoir gérer une pandémie et assurer le maintien des activités juridiques », mentionne-t-elle.

Madame la Juge en chef mentionnait les trois grands éléments qu’elle aimerait accomplir durant son mandat, en commençant par une transition en douceur vers la numérisation de la justice: « Il y a une nuance entre la numérisation de la justice et la transformation de la justice. La numérisation c’est d’utiliser les dossiers de façon numérique, d’informatiser les processus dans un but d’augmenter l’efficacité de nos tribunaux, les audiences virtuelles, le traitement des dossiers de façon informatique pour éliminer le papier. Surtout pour une Cour d’appel presque exclusivement basé sur le papier. La numérisation est un premier pas vers une transformation du système de justice, ce qui nécessitera une réflexion beaucoup plus large ».

Elle souhaite également travailler au maintien de la confiance du public envers notre système de justice. Cet aspect est, selon elle, intimement lié à la transformation et de la numérisation de la justice : « Toute réforme viable à long terme doit être soutenue par la confiance du public envers notre système de justice. C’est cette confiance qui assure le respect de l’autorité des tribunaux et qui pourrait être ébranlée si nous n’avons pas la confiance du public envers notre système de justice. À mes yeux, cette confiance repose également sur le respect de l’indépendance judiciaire », mentionne-t-elle.

Elle désire également maintenir la collaboration entre les différents tribunaux judiciaires au Québec. « La pandémie a certainement été un catalyseur de cette collaboration. Maintenant que le système de justice va subir une certaine transformation, je crois qu’il est important de s’assurer que tous les tribunaux judiciaires s’entendent en respectant les particularités et les besoins de chacun ».

Pour conclure l’entrevue, Me Tremblay a demandé à Madame la Juge en chef quel était le meilleur conseil qui lui avait été donné en début de carrière. Voici sa réponse : « C’est un conseil que l’on m’a donné alors que je commençais à pratiquer chez Ogilvy Renaud, mon administrateur de département à l’époque m’avait dit : ‘’ Manon, il y a une chose, le respect de la parole donnée’’. J’ai toujours trouvé que c’est un conseil qui m’a été très utile durant toute ma carrière. J’ai déjà réglé des dossiers de conventions collectives en trois mois en disant ‘’Mon client va faire quelque chose, je te donne ma parole’’ et on me disait met-le par écrit, mais je ne pouvais pas le mettre par écrit pour différentes raisons. Le syndicat m’avait dit qu’il me faisait confiance à ce que je livre la marchandise. Tenir parole est important. La carrière et la crédibilité dépendent de la capacité à respecter la parole donnée ».

 

Remise de la Médaille Paul-André-Crépeau

La soirée s’est ensuite enchainée avec la remise de la Médaille Paul-André-Crépeau, qui est décernée chaque année à un juriste canadien qui a contribué à l’avancement de la dimension internationale du droit privé et du droit commercial du Canada. Cette année, la Médaille est décernée à Me Sylvette Guillemard, professeure titulaire à la Faculté de droit de l’Université Laval.

Professeure titulaire à la Faculté de droit de l’Université Laval, Me Guillemard a su contribuer à l’avancement de la dimension du droit international privé et du droit du commerce international avec ses nombreux travaux de recherche ainsi que sa grande contribution en enseignement. Ses travaux ont notamment été cités à plusieurs reprises par la Cour suprême du Canada. Au cours de sa carrière, elle fut directrice et rédactrice en chef des Cahiers de droit à la Faculté de droit de l’Université Laval. En outre, elle a enseigné le droit international privé à la Faculté de droit de l'Université de Sherbrooke et a été professeure invitée aux Facultés de droit de l’Université Toulouse 1, de l’Université Panthéon-Assas Paris II, de l’Université Lyon 3-Jean Moulin et l’Université Panthéon- Sorbonne Paris I.  Elle est également membre associée au Centre de Recherche sur la Justice et le Règlement de Conflits à l’Université Paris-2 et membre associée du Laboratoire de droit privé et de Sciences criminelles d’Aix-en-Provence.

 

Quelques jours avant la soirée du 8 décembre, nous nous sommes entretenus avec la Professeure Guillemard afin de connaitre sa réaction face à l’obtention d’une telle distinction :

« J’ai été très surprise, surtout quand j’ai vu les gens qui ont reçu cette distinction dans les années précédentes. D’internationaliser le droit québécois, de porter les bonnes paroles à l’étranger et de faire connaitre l’étranger, c’est ce qui me tient vraiment à cœur et ce qui nourrit ma réflexion sur le droit québécois ».

Pour la professeure Guillemard, c’est son identité qu’elle qualifie d’internationale qui l’a poussée vers ce type de droit : « Ça doit être ma nature profondément internationale. Quand on est issu ou que l’on baigne dans plusieurs cultures et sociétés tout en étant juriste, ça nous apporte une certaine tournure vers le rayonnement international. Je n’étais pas du tout destinée à faire du droit international, mais quand j’ai découvert cela, c’était tout à fait ma voie comme je me sens plus concernée directement ».

Selon Me Guillemard, souligner l’implication et le travail des juristes qui ont contribué à la dimension internationale du droit comme le fait l’ABC-Québec par ce prix est très important : « Le droit ne peut pas s’épanouir en vase clos. On est dans un monde qui est de moins en moins fermé, donc il faut forcément qu’on ait des contacts avec d’autres droits ou d’autres régions. C’est important que ce soit des contacts bilatéraux. Je ne dis pas qu’il faut nécessairement influencer, mais faire connaitre à l’extérieur nos principes et que l’on prenne connaissance de ce qui se fait à l’extérieur est important. Il y a des individus comme moi qui le font, mais c’est encore mieux lorsque des organismes encouragent et chapeautent ces initiatives ».

En outre, lorsque nous demandons à Madame la professeure Guillemard si elle connaissait le professeur Paul-André-Crépeau, elle mentionne qu’elle ne le connaissait pas personnellement, mais qu’elle s’est déjà entretenue avec ce dernier, comme elle en fait mention lors de sa prise de parole lors de la remise du prix : « J’ai fait sa connaissance en 1998. Alors doctorante débutante, j’étais allée assister au congrès de l’Académie internationale de droit comparé à Bristol. À la fin du congrès, comme nous partions par le même train, Monsieur Crépeau me propose que nous nous rendions ensemble à la gare. En sortant du taxi, je me rends compte qu’il avait des problèmes pour porter ses bagages. Toujours est-il que je lui ai proposé de me charger de sa valise. Je l’ai fait de bon cœur et il accepté, lui aussi, de bon cœur. Ne voyez pas là de ma part une servilité insensée, mais seulement l’occasion de passer un petit moment de plus avec cet homme intéressé, gentil, érudit et si humble. »

Me Guillemard tenait également à remercier, lors de son discours, le professeur Alain Prujiner de la Faculté de droit de l’Université Laval, Mme Séverine Menetrey, professeure en droit judiciaire à l’Université du Luxembourg, Me Antoine Motulsky, avocat au cabinet Therrien Couture Jolicoeur, et Mme Marie-Ève Arbour, Vice-doyenne à la Faculté de droit de l’Université Laval, qui ont tous été complices dans la proposition de sa candidature pour cette distinction.

 

Remerciements à la Présidente sortante, Me Pascale Pageau, Ad. E.

C’est en poursuivant les traditions que Me Tremblay a remis la plaque et l’épinglette de l’ABC-Québec à Me Pascale Pageau, Ad. E., afin de souligner son implication et son travail au sein de l’Association.

C’est peu dire que ce fût une année pleine de rebondissements pour Me Pageau, qui ne se serait jamais douté qu’elle allait devoir assurer les quatre derniers mois de sa présidence dans les turbulences créées par la pandémie : 

« En effet, jamais je n’aurais pensé vivre les 4 derniers mois de ma présidence en pleine pandémie mondiale. Une crise qui, derrière les terribles conséquences qu’elle a laissées et laisse encore dans son sillage, aura aussi été un propulseur de changements et d’innovation pour notre Association. Dans ces moments de turbulences, l’ABC-Québec a su prendre des risques, se réinventer, vivre et faire vivre à ses membres des avancées technologiques. »

« Lorsque j’ai accepté de m’investir dans l’ABC-Québec et de fièrement assumer le rôle de présidente, j’avais le grand désir de faire avancer les choses et d’apporter créativité, dynamisme et innovation au sein d’une Association qui me tient réellement à cœur. Jamais je n’aurais pensé vivre une année aussi riche en rebondissements et en défis de toutes sortes ».

Malgré tout, Me Pageau a pu réaliser un grand projet auquel elle songeait depuis le début de son mandat :

« Dès le début de mon mandat, je caressais un grand projet, soit d’innover en mettant sur pied un partenariat avec la legaltech québécoise OnRègle afin d’offrir en exclusivité et sans frais à nos membres œuvrant en pratique privée des outils technologiques avant-gardistes leur permettant d’offrir des services de téléjustice à forfait. »

Après cette année bien occupée à la tête de la Division, elle mentionne terminer son mandat avec un sentiment d’accomplissement :

« J’ai terminé ce mandat avec le sentiment d’avoir réussi, bien humblement, à partager au profit de notre belle Association, certaines de mes grandes passions; la création, l’innovation et la technologie, comme vecteurs majeurs de changement dans notre profession. Ce fut pour moi un immense privilège de servir, comme présidente, notre Division pour l’année 2019-2020. », mentionne-t-elle.

 

Bien que l’événement fût sous une forme bien différente que par les années précédentes, ce fut tout de même l’occasion pour les membres de la communauté juridique de se réunir dans un contexte festif.