Le bénévolat, réponse à une quête de sens et d’humanité

  • 07 juin 2016
  • Stéphanie Parent, ABC-Québec

Présidente de la Division de 2008 à 2010, fondatrice du Comité égalité, de CORIS, et du Comité législation et réforme du droit, cofondatrice du Forum des femmes juristes, présidente sortante de la section de droit Information, télécommunications et propriété intellectuelle… la liste des implications de Me Marie Laure Leclercq est impressionnante. Son profond engagement et son esprit d’équipe ont été récompensés par l’ABC-Québec qui lui a remis le prix Jules-Deschênes 2016, le 2 juin dernier lors du Dîner présidentiel.

Une invitation à saisir

Me Marie Laure Leclercq, lauréate du prix Jules-Deschênes 2016, et Me Antoine Leduc, président sortant de l'ABC-Québec, qui a proposé la candidature de la lauréate.Me Leclercq faisait déjà du bénévolat, mais c’est l’honorable Christiane Alary, maintenant juge à la Cour supérieure, auparavant avocate au cabinet De Grandpré Chait et présidente de la Division à l’époque, qui l’a incité à s’impliquer à l’Association. « Elle fut comme une fée qui s’est penchée sur mon berceau », se rappelle Me Leclercq. La présidente l’avait convaincue de s'impliquer au Comité égalité de la Division. Dès lors qu'elle en assura la présidence, elle fit son entrée au Comité exécutif.

Me Leclercq a par la suite été élue secrétaire au Comité exécutif de la Division avant d’être vice-présidente puis présidente en 2008. De nature entreprenante, Me Leclercq a mis en place nombre de ses idées au cours de son mandat à la présidence de l’ABC-Québec. Elle a œuvré à la création du Comité législation et réforme du droit et de CORIS et a été l’une des fondatrices du Forum des femmes juristes. C’est également durant cette période que de nouveaux règlements ont été implantés à la Division du Québec. Elle se souvient de son mandat à la présidence de l’ABC-Québec comme d’une période « extraordinaire ». « J’en suis sortie grandie, raconte-t-elle. Comme juriste, on travaille souvent en silo et ce rôle m’a ouvert à la profession. Je suis une personne timide, ça m’a fait sortir de ma coquille. »

La création du Comité législation et réforme du droit de la Division est l’une des réalisations dont elle est la plus fière. « Ce comité permet d’asseoir le leadership de l’Association et de répondre aux défis d’une profession en changement », affirme Me Leclercq. Elle y siège toujours d’ailleurs. Elle est également membre du conseil exécutif de la section de droit Information, télécommunications et propriété intellectuelle, après en avoir été la présidente en 2014, et fait partie du Comité des communications de la Division.

Donner et recevoir

Me Leclercq mène de front une brillante carrière en droit de la propriété intellectuelle (elle vient d’être nommée sur la liste des Best Lawyers dans le domaine de la technologie) et un important engagement bénévole dans de nombreuses organisations outre l’ABC-Québec et l’ABC. L’Union française et la Chambre de commerce LGBT du Québec ont toutes deux pu compter sur elle.

Sans obligation familiale et bourreau de travail, Me Leclerq arrive à conserver son équilibre en prenant soin de ses amitiés et en pratiquant le jogging, le yoga, le tai-chi et le vélo. Elle explique que le bénévolat lui a permis « de reconnecter avec une dimension plus noble de l’existence » et de passer par-dessus des périodes plus difficiles au travail. « Le bénévolat permet d’exercer sa créativité, d’avoir de la liberté, de découvrir de nouveaux milieux sociaux et culturels et d’échanger », renchérit-elle. Elle affirme que donner de son temps la nourrit lui permet de sortir du contexte professionnel où les contraintes économiques sont constantes. La juriste compare son lien avec l’ABC à une « histoire d’amour ».Me Marie Laure Leclercq reçoit le prix Jules-Deschênes de la part de Me Michèle Moreau, présidente de l'ABC-Québec

En février dernier, Me Leclercq a reçu le Prix de l’héroïne du Forum sur l’orientation et l’identité sexuelles de l’ABC au niveau national pour son rôle de pionnière et de modèle au sein de la communauté LGBT. Mais le prix Jules-Deschênes a une toute autre résonnance pour elle, car il s’adresse à « une autre partie de [son] cœur ». Elle est donc très touchée de recevoir cette marque de reconnaissance de son bénévolat à l’ABC-Québec. « Je suis extrêmement honorée que mon nom soit associé à celui des récipiendaires précédents ainsi qu’à celui de Jules Deschênes. L’ABC, c’est mon alma mater », résume-t-elle.

Au cours de ses plus de 15 ans d’implication au sein de l’ABC-Québec, Me Leclercq a pu observer directement l’évolution de l’Association comme de la profession. Elle remarque que les technologies de l’information ont changé les interactions humaines. Le rapport de force entre l’avocat et son client s’est également transformé en raison de la plus grande accessibilité de l’information juridique. C’est dans ce contexte que l’avocate affirme que la force et la richesse de l’Association résident dans les rapports humains en personne qu’elle permet. « Quand plusieurs personnes sont dans la même pièce, il y a quelque chose qui se passe », rappelle-t-elle.

Lien utile

Marie Laure Leclercq, de Montréal, lauréate 2016 du Prix de l'héroïne du Forum sur l'orientation et l'identité sexuelles, Communiqué de l’Association du Barreau canadien

Première photo : Me Marie Laure Leclercq, lauréate du prix Jules-Deschênes 2016, et Me Antoine Leduc, président sortant de l'ABC-Québec, qui a proposé la candidature de la lauréate.

Deuxième photo : Me Marie Laure Leclercq reçoit le prix Jules-Deschênes de la part de Me Michèle Moreau, présidente de l'ABC-Québec