Les premiers prix Michel-Robert récompensent des œuvres de haut niveau

  • 01 décembre 2015
  • Stéphanie Parent, ABC-Québec

La première remise des prix Michel-Robert a eu lieu lors du Cocktail du temps des Fêtes de l’ABC-Québec, le 25 novembre dernier, en présence de l’honorable Michel Robert lui-même ainsi que de nombreux autres invités de marque. Ces prix récompensent le meilleur mémoire de maîtrise et la meilleure thèse de doctorat dans l’un des domaines suivant : droit international, droit constitutionnel et droits et libertés de la personne, ainsi que l’État de droit, dans quelque domaine que ce soit.

C’est à l’initiative de Me Antoine Leduc, président de l’ABC-Québec, que les prix Michel-Robert ont été lancés en 2014 et qu’ils ont été décernés pour la première fois cette année. La division souhaite ainsi souligner et appuyer l’excellence académique des étudiants des différentes facultés de droit civil québécois.

Thèse de doctorat

Thierno Souleymane BarryM. Thierno Souleymane Barry a reçu le prix Michel-Robert de la meilleure thèse de doctorat pour son œuvre intitulée La protection des droits de l’enfant face au travail : la nécessité d’un changement de perspective par l’extension du concept de travail décent et l’application de l’approche basée sur les droits de la personne rédigée dans le cadre d’un doctorat en droit de l’Université Laval offert en extension à l’Université de Sherbrooke. Le gagnant a reçu une bourse de 2 000 $ et le texte sera publié aux Éditions Yvon Blais.

Le doctorant explique qu’il a rédigé « une thèse qui consiste à la fois en une analyse de la conception abolitionniste de l’Organisation internationale du travail et en une proposition d’une conception pragmatique combinant le concept de travail décent et l’approche basée sur les droits de l’enfant en vue d’assurer la protection des enfants travailleurs ». Me Louis Bossé, représentant des Éditions Yvon Blais dans le Comité d’attribution des prix, note que les membres du comité ont souligné l’importance du sujet à savoir si le travail des enfants doit être interdit en toute circonstance ou « permis sous certaines conditions ».

M. Alain-Guy Tachou Sipowo pour sa part, s’est mérité une mention pour son œuvre La Cour pénale internationale et le secret : de l’atténuation de la confidentialité au nom de l’impératif d’effectivité rédigée lors d’un doctorat à la faculté de droit de l’Université Laval. Étant donnée la qualité de l’ouvrage, il sera publié par les Éditions Yvon Blais.

L’auteur remercie sa directrice et son codirecteur de thèse, les professeurs Fannie Lafontaine et Pierre Rainville, pour leur soutien inlassable. M. Tachou Sipowo souligne que cette mention dans le cadre des prix Michel-Robert le poussera à « aller encore plus loin dans la recherche juridique ». Il ajoute être « désormais conscient que plus qu’une œuvre personnelle et intellectuelle, la thèse peut faire une différence au sein de la communauté et dans la vie pratique. » Le Comité d’attribution a reconnu l’importance du problème sur lequel l’œuvre s’est penchée selon Me Bossé.

« Il a été difficile de trancher » entre les deux thèses finalistes relate Me Bossé, qui agit à titre de directeur des publications. « Les deux candidats ont vraiment une écriture impeccable, claire et limpide, ainsi qu’une grande maîtrise du français » conclut-il.

Mémoire de maîtrise

Stéphanie RoyMe Stéphanie Roy a reçu le prix Michel-Robert du meilleur mémoire de maîtrise pour son œuvre intitulée La répartition des risques liés à l’exploitation des hydrocarbures d’Old Harry : étude de la responsabilité en cas de déversement rédigée dans le cadre d’une maîtrise en droit à l’université McGill. La gagnante a reçu une bourse de 1 000 $ et son texte sera publié aux Éditions Yvon Blais.

« J’ai étudié la responsabilité civile pour pollution par hydrocarbures aux plans international et canadien, une question d’actualité au Québec vu l'intérêt suscité par les hydrocarbures du golfe du Saint-Laurent », résume l’avocate passionnée de recherche. Me Bossé met de l’avant l’apport de l’œuvre de Me Roy : « Elle fait ressortir le vide juridique dans ce domaine. Les membres du comité se sont entendus sur l’originalité du travail et du sujet. »

M. Michael Leach s’est mérité une mention pour son mémoire de maîtrise Transplant Delirium: A Multi-Layered Approach to Studying Domestic Legal Reform Inspired by External Models, Using Afghanistan’s Law of Banking as a Case Study rédigé dans le cadre de sa maîtrise à l’Université McGill. L’œuvre se penche sur la manière d’importer des règles de droit dans une juridiction et analyse l’application qui en est faite.

L'honorable Michel Robert, Me Antoine Leduc, Me Stéphanie Roy, M. Thierno Souleymane Barry, Me Martin Boodman et Me Sylvie Lévesque (représentante des Éditions Yvon Blais)Au sujet du texte de M. Leach, Me Bossé affirme qu’il s’agit de « matériel de doctorat ». « L’auteur s’est aventuré sur un terrain original et son traitement est audacieux : il propose une nouvelle grille d’analyse », affirme le directeur. M. Leach explique qu’il a utilisé les « principes d’analyse de l’étude des phénomènes complexes, comme les colonies de fourmis, les écosystèmes, ou l'Internet », pour comprendre pourquoi une loi bancaire moderne et basée sur les meilleures pratiques, implantée en Afghanistan en 2003, n’a pas réussi à créer un secteur bancaire stable et respectueux de la loi.

Un jury impressionné

Le Comité d’attribution des prix Michel-Robert était composé de Me Antoine Leduc, président, de Me Martin Boodman, représentant de la section de droit Recherche et gestion du savoir, de Me Bernard Colas, représentant de la section de droit International, de Me Manon Montpetit, représentante, section de droit Constitutionnel et droits de la personne, et Me Louis Bossé, représentant des Éditions Yvon Blais.

Me Leduc, également président de l’ABC-Québec a souligné la difficulté du mandat du comité avant d’annoncer le nom des gagnants. « Je peux vous dire d’entrée de jeu que le choix fut très ardu vu la qualité des thèses et des mémoires que nous avons reçus, plus de 15 au total, a-t-il déclaré. C’est donc un immense privilège pour moi que de remettre les prix aux récipiendaires et, au terme de ma présidence, c’est sans doute la création de ces prix qui me rend le plus fier. » La qualité des œuvres a également impressionné l’honorable Michel Robert, qui a eu le temps de lire toutes les œuvres soumises au concours. « Cette lecture a occupé mes soirées et même certaines de mes nuits », a-t-il raconté.

Enfin, pour Me Bossé, représentant des Éditions Yvon Blais qui publieront les œuvres sélectionnées, l’association de l’entreprise aux prix Michel-Robert allait de soi. « C’est notre rôle et c’est important de publier des thèses et des mémoires, même s’il ne s’agit pas toujours de succès commerciaux, explique le directeur. C’est de la doctrine, et, si on ne la publie pas, elle se perd, car les gens ne vont pas chercher les textes en format numérique. Il faut également donner à chance à des auteurs prometteurs » afin de les encourager à rédiger des ouvrages. La quantité et la qualité des œuvres soumises pour les prix semblent lui donner raison.

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