Du droit à l’arène politique: trois avocates ‘converties’ se dévoilent

  • 08 janvier 2014
  • Josée Descôteaux - ABC-Québec

Maître Rita de Santis

Elles s’appellent Maître Mélanie Joly, Maître Louise Harel et Maître Rita de Santis. Elles ont fermé les portes sur le cabinet et la Cour, pour une période indéfinie et pour s’élancer sous le chapiteau de la politique.

Elles ont toutes trois sauté en quelque sorte sans filet : la destinée des hommes et des femmes politiques est associée, il va sans dire, à un risque élevé de naufrage. L’une a plongé d’un nid d’une solidité presqu’immuable : après 31 ans de pratique en droit, Rita de Santis a été élue députée libérale provinciale (circonscription de  Bourassa-Sauvé) en 2012.

Maître Louise Harel

Pour Louise Harel, le saut fut à peine perceptible puisqu’elle fut élue députée péquiste en 1981, t

rois ans après son assermentation au Barreau. Il n’y eut pas non plus de choc, car elle éta

it déjà impliquée en politique depuis le milieu des années 70.

La troisième, Mélanie Joly a pratiqué le droit en cabinet jusqu'en 2007 (elle fut admise au Barreau en 2002), puis elle a oeuvré en relations publiques jusqu'en 2013, pour ensuite accomplir son virage en direction de la vie politique municipale.

Maître Mélanie Joly

Aucune des trois n’a pris le même chemin que les deux autres. Quelles voies ont-elles empruntées? Qu’ont-elles laissé derrière? Qu’entrevoient-elles devant? Elles répondront à ces questions dans le cadre de la conférence Avantages et inconvénients du saut en politique – le parcours de trois avocates engagées, organisée par notre section Forum des femmes, le 21 janvier 2014 à Montréal.

Sa présidente, Me Claire Brassard, qui pratique chez Cain Lamarre Casgrain Wells, a elle-même mis son expertise au service de la politique municipale à quelques reprises – elle a notamment travaillé avec Rita de Santis - et elle connaît bien Louise Harel. L’idée de sonder le désir de politique de ces disciples de Thémis a ainsi germé dans son esprit…

Elle a convaincu les trois avocates de se livrer, pour tous les juristes qui jonglent avec l’idée de franchir aussi la ligne qui sépare les deux vocations. « Mais aussi pour tous les avocats et les avocates qui veulent connaître le parcours et les motivations de ces femmes », souligne-t-elle.

Elles lèveront le voile sur ce cheminement, mais devront également en dévoiler les jalons tortueux et les enjeux plus personnels. Car Me Brassard souhaite offrir à leur auditoire tout sauf une conférence édulcorée. Elle fera obstacle à l’auto-censure, en posant des questions un peu mordantes.

C’est que la décision que ces trois avocates ont prise est loin d’être dénuée de risques… qui sont sources de questions : comment l’entourage personnel et professionnel ont-ils perçu ce virage? Avaient-elles ou ont-elles échafaudé un plan d’avenir ‘post-défaite’ électorale? Et comment avale-t-on la pilule de la diminution substantielle de salaire?

Sans compter la chape de neutralité que portent les juristes, qui tombe d’emblée… peut-être avec un pan de la clientèle. Ont-elles prévu ce risque?

Bien des questions vous titillent, sans doute. Allez quérir les réponses, en vous inscrivant à la conférence, de ces trois femmes qui ne peuvent que susciter l’admiration.